A l'heure de me rallier au naissant MoDem (et bien que, pour l'ennemi juré de l'informatique que je suis, ce nom soit encore plus dissuasif que PD), j'entrevois la nécessité d'expliquer comment un ultra-gauchiste peut devenir centriste sans obéir pour autant au paradigme de la modération par l'âge.
Lorsque l'on n'est frappé ni d'esprit de chapelle ni de psittacisme, il n'y a que deux attitudes intellectuellement satisfaisantes.
Soit l'on développe un système original de pensée et de valeurs et l'on s'échine à y plier la réalité ; l'on devient alors extrémiste de gauche ou de droite. Hors des rares épisodes révolutionnaires de l'histoire, dont aucun n'est jamais advenu par volontarisme militant, c'est au mieux dangereux, et au pire absolument inutile.
Soit, à l'inverse, l'on se fonde sur la réalité et l'on tâche, avec lucidité et pragmatisme, d'en favoriser le fonctionnement harmonieux, usant de solutions singulières face à des situations singulières.
Ces deux possibilités, que tout semble opposer, ont néanmoins ceci de commun qu'elles autorisent à considérer les choses avec lucidité, et à dire la vérité sans s'embarrasser des lieux communs de droite ou de gauche.
En termes de cuisine politique, ce centrisme diffère de la droite par son manque de fascination pour l'argent ; et de la gauche, par son peu de goût des grands mots. C'est la position sceptique par excellence, celle que l'effroi des espaces infinis n'empêche pas de marcher.
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