Monday, June 11, 2007

Une véritable victoire de la vraie démocratie qui marche

Nos institutions sont admirables. Surtout la présidence de la République. Elle est d'ailleurs tellement admirable qu'on en oublie un peu les autres. En tout cas, les Français s'en fichent pas mal. Avec une abstention record un mois après une participation record, voilà la seule leçon de ces élections législatives, au-delà même de leur absurde résultat. Ce n'est pas que les Français n'aiment pas la cohabitation, c'est qu'ils n'aiment pas la politique, finalement. Ils veulent seulement élire leur roi de temps en temps, et en changer quand il est devenu trop vieux, trop moche, et qu'ils en ont un peu honte. Pour une fois, tout ça n'est pas de la faute de Sarkozy, mais celle de Jospin et des 21 % d'électeurs (70 % multipliés par 30 % de participation, si je me souviens bien) qui ont approuvé le passage au quinquennat.

Une première conclusion, générale, s'impose : au sein du monde occidental, la France est désormais un pays politiquement arriéré. Son régime de plus en plus personnalisé et la faible représentativité du Parlement réveilleront bientôt les scies qu'y suscitait l'absolutisme au XVIIIe siècle.

Il faut bien constater que l'actuel modèle électoral est défaillant, et ne permet tout simplement pas à la démocratie de s'exercer. La réforme en est urgente : proportionnelle intégrale (comme dans la plupart des pays civilisés qui nous entourent), réforme du Sénat, décalage des échéances afin de permettre la sanction populaire du gouvernement. Pour cela, il ne faut naturellement rien attendre de l'UMP ni du PS, bénéficiaires naturels du modèle en vigueur : français, encore un effort si vous voulez être vraiment républicains.

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